Publié dans Société

Meurtre de Rasazy Narindra - Trois accusés condamnés à 20 ans de travaux forcés — Le frère de la victime acquitté

Publié le mercredi, 05 novembre 2025

Neuf mois après l’assassinat de Narindraniaina Ranivoarivony, alias Rasazy Narindra, maire de Mangataboahangy dans le District d’Ambatofinandrahana, la Cour criminelle ordinaire d’Anosy a rendu son verdict, hier. La salle d’audience, archicomble, a vu affluer des habitants venus en nombre de la région natale de la défunte, témoignant de l’émotion encore vive autour de cette affaire.

Dès 10 heures du matin, le procès s’est ouvert dans une ambiance à la fois tendue et chargée d’attente. Dix-huit prévenus étaient appelés à la barre, dont le propre frère de la victime et deux femmes. Tous ont plaidé non coupables. Les débats, menés d’un rythme soutenu, ont duré jusqu’en fin d’après-midi, avant que le président de la Cour et ses assesseurs ne se retirent à deux reprises pour délibérer.

 

Vers 17 heures, le verdict est tombé. Trois accusés ont été reconnus coupables de meurtre et de complicité : un ancien PDS prénommé Emile, ainsi que deux hommes surnommés Hery Biby et Ndrema. Ils ont écopé de 20 ans de travaux forcés, assortis d’une interdiction de sortie du territoire pendant cinq ans après la peine, et devront verser 100 millions d’ariary à titre de dommages et intérêts à la famille de la victime.

Selon le tribunal, les échanges téléphoniques d’Emile, saisis au cours de l’enquête, ont constitué une preuve clé de son implication dans le meurtre de la maire.

Les quinze autres prévenus, dont le frère cadet de Rasazy, ont en revanche été acquittés au bénéfice du doute. Les éléments du dossier se sont révélés insuffisants pour établir leur participation au crime, confirmant ainsi la défense de leur mère qui n’a cessé de clamer l’innocence de son fils. Malgré cette issue favorable, le jeune homme aura passé huit mois de détention provisoire à Tsiafahy.

A la sortie du tribunal, les proches des acquittés ont laissé éclater leur soulagement. 

« Nos proches n’avaient rien à voir dans cette affaire. Cette fois, la justice a fait son travail », a confié un parent, ému, aux portes de la salle d’audience.

Du côté de la famille de la défunte, la douleur restait palpable.

« Nous avons demandé une amende, mais le dernier mot appartient à la justice. Cent millions ne ramèneront pas ma fille, la vie ne s’achète pas », a déclaré la mère de Rasazy Narindra, la voix chargée d’émotion.

Un assassinat aux zones d’ombre persistantes

Rasazy Narindra a été criblée de balles lors d’une embuscade sur la RN35, entre Ambavalozakely et Ankafotra-Bas, dans la Commune d’Itremo. Son 4x4 avait été pris pour cible par des tirs nourris, entraînant sa mort immédiate.

Si la piste d’un règlement politique reste évoquée, d’autres sources privilégient un mobile financier. La jeune maire, réputée intègre, aurait dénoncé des détournements de fonds publics au sein de la Commune et refusé les pressions visant à imposer un PDS à sa place. Sa volonté de transparence et son attachement à la bonne gouvernance pourraient bien avoir scellé son destin.

 

Franck R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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